Grottes d'Artà

Histoire

ASPECTS HISTORIQUES DES GROTTES D'ARTA

Avec sa grande entrée, la grotte est connue depuis la préhistoire, bien que les premières visites documentées remontent au XVIe siècle. La première documentation écrite sur la grotte remonte à l'historien et géographe majorquin Joan Binimelis, qui la mentionne dans son ouvrage "Historía General del Regne de Mallorca" (Histoire générale du royaume de Majorque), écrit vers 1595. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, les premières descriptions détaillées des "Coves d'Artá" ont été imprimées : citons l'écrit d'Isidoro de Antillón (1815) et les descriptions publiées par les savants majorquins Joaquín M Bover (1836) et Antonio Cabrer (1840), qui ont exploré les grottes à plusieurs reprises.

Le grand escalier d'accès a été construit en 1860 à l'occasion du voyage de la reine espagnole Isabelle II à Majorque, bien qu'elle n'ait pas visité la grotte. Le roi Alfonso XIII a visité les grottes d'Artá en 1904.

À partir des années 1960, les grottes d'Artá ont fait partie du phénomène touristique de Majorque, contribuant de manière décisive à l'offre touristique basée sur l'environnement naturel de l'île.

ASPECTS LÉGENDAIRES ET LITTÉRAIRES

Compte tenu de la grande taille de l'entrée naturelle de la grotte, visible de nombreux sites des environs, certains auteurs ont placé dans les grottes d'Artá des légendes liées à son utilisation comme refuge par la population musulmane après la conquête chrétienne de 1229.

D'autres légendes placent dans la grotte l'existence d'ermites qui seraient responsables du nom historique de la grotte, qui était autrefois connue sous le nom de "Cueva de la Ermita", ou même de "Coves de s'Ermità" .

Par la suite, ce nom a été progressivement oublié au profit du nom du village à proximité duquel se trouve la grotte. Cependant, malgré le nom qui a prévalu, les grottes d'Artá sont actuellement situées dans la municipalité de Capdepera.

Outre l'intérêt scientifique de la grotte, sa majesté et ses valeurs esthétiques ont toujours captivé les artistes et les écrivains. Il convient de mentionner le poème de l'écrivain majorquin Miquel Costa i Llobera, qui place la légende de la prêtresse Nuredduna dans cette grotte dans son œuvre "La deixa del geni grec" (1900). Cette légende nous renseigne sur les échanges culturels en Méditerranée durant l'Antiquité classique. Ses vers inspirés soulignent l'intemporalité de ce phénomène géologique exceptionnel que sont les grottes d'Artà.

"Per un batec de l'ansia amb què ton cor expira daríem les centúries de calma que tenim"
"Pour un battement de désir avec lequel ton cœur expire, nous donnerions des siècles de notre tranquillité"

La deixa del geni grec (1900)

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